Soirée à bord du vaisseau (Rick Phoenix)

La journée prenait fin, l'astre du jour était à moitié couché à l'horizon la plus perceptible que possible par la vision humaine. Comme dans toute bonne armée dans ce monde, c'était le moment où les soldats des groupes de combat de jour, si la paix était assez imposée pour le permettre, prenait leur congé pour le reste de la soirée sous le ciel étoilé de l'Europe. À bord de son Knightmare Frame baptisé "The Jack", la pilote d'escadron chevaucha le ciel de son float system V.01 comme les oiseaux. Au moins, eux ils étaient libres et en dehors du contexte politique humain. Dans son instant de pur égarement psychique, elle se dit que la vie était si simple. Mais quand les instruments du pouvoir avaient l'équilibre du monde en leur possession, rien n'allait plus. Le problème en lui-même venait en fait de l'existence de trop d'instruments de contrôle. Prenez un exemple aussi anodin qu'une soupe. Un seul outil s'impose pour la manger, la cuillère, tandis que les autres ne servant à rien n'ont plus leur place avec l'instrument dominant. Autrement dit, un seul Grand pouvoir devait dominer la Terre entière pour que les autre groupes subissent enfin le trépas inéluctable de la vie: la mort. Pour ça, le Saint Empire de Britannia devait gagner ! Voilà sa plus grande conviction !

Marie Fox, alias Sara Francoeur pour cette opération d'espionnage, était membre de l'escadron de l'Union Européenne depuis deux ans, jour pour jour. Avec une astuce débrouillarde, tout le monde y avait vu du feu. Maintenant intégrée à l'escadron du Minerva, la progression de sa mission la plus majeure à ce jour alla d'un gros bond en avant. Le vaisseau principal de la force de l'union consituait à elle seule une réserve considérable d'informations plus secret les uns que les autres. Certes, une surveillance étroite se cachait dans les sections les plus importantes. Bon, il fallait dire qu'une jeune de deux ans de service dans l'armée européenne ne possède pas autant de respect et de privilège que les Hétarois et l'Hétar-one. Mais, Marie se devait de franchir les remparts de cette sécurité du mieux de ses compétences sans être trop le sujet des regards indiscrets.

À 300 mètres de distance, le vaisseau Minerva était en vue. Elle le contacta pour signaler son retour de sa patrouilleavec d'autres soldats de son équipe et pour demander l'ouverture du hangar. Son mecha le rejoignit en quelques instants. Marie sortit de son cockpit et retira son casque dans un souffle de soulagement. Jouer les filles de l'air n'avait rien de facile, en plus d'être épuissant pour le moral. Pas étonnant que les hommes soient parmi les meilleurs pilotes de Knightmare Frame. La miss s'acolla à un mur en faisant signe que tout allait bien, pour ne pas inquiéter les autres.

-L'espace aérien est sécuritaire et aucun signe de l'ennemi sur terre. Je sens qu'on peut dormir tranquille ce soir.

« C'est bon, c'est terminé pour aujourd'hui: on rentre. »

Voila une phrase qui en a ravie plus d'un. Cinq heures non stop -sauf pour changer les batteries- que Rick et une escouade de 8 hommes s'entrainent au combat. Bien sûr, ce n'était pas avec de vraies balles, c'était de simple balle de peinture. Une guerre approchait et notre compagnon avait été choisi pour aller avec le Minerva. Rien de surprenant, l'Hétar-one défendant le dernier bijou de l'UE. C’était pour cela qu’il était en ce moment présent avec des militaires pour s’entrainer. Pour l’Hétarois, c’était le moment de testé les performances des pilotes. Verdict : malgré qu’il n’ait pas été touché, notre ami reconnait qu’il y a du niveau.

*Avec un peu d’entrainement, ils finiront par devenir d’excellent pilote, il faut juste espérer pour eux qu’ils auront du temps.*

Les soldats ne devaient surement pas apprécier son entrainement un peu trop long. Le pilote d’élite s’en moquait à vrai dire, ce qu’il voulait c’était avoir des pilotes confirmés à ses côtés et non pas de simples petits pilotes qui ont eu leur diplôme.

Quoiqu’il en soit, quelques Sword Dagger et Windam suivaient l'Hétar-one en direction du Minerva. Les batteries d'énergie étaient presqu'à sec, à peine de quoi manœuvrer encore. Une rapide identification avant d'entrer avec le Black Strike -qui était bien la seule unité du groupe à toujours être de la couleur d'origine- suivit de ses camarades d'arme.

Une fois les mechas « garés », chacun s'en allait pour prendre du repos laissant les mécanos avec leur engin à nettoyer. Le repos du guerrier comme le dirait certain, de toute façon, au vue de la grande automatisation dont avait fait preuve l’UE en ce qui concerne ce vaisseau, cela n’allait surement pas être bien compliqué. Rick qui avait participé quelque peu à l’élaboration de ce navire sait tout de lui mais ne pensait pas qu’au niveau intérieur, ce serait aussi luxueux, combien de croiseur de guerre peuvent se vanter d’avoir un tel intérieur ?

L’Hétarois alla discuter avec le chef des mécaniciens. Notre ami trouvait qu’un fusil d’assaut pour son unité n’était pas des plus utiles. Une discussion de courte durée commença et se termina. Le résultat : il sera équipé avec des hands guns au lieu de son fusil d’assaut.
Rick s'avança alors près de la porte histoire prendre une bouffé d'air. Autour de lui se trouvaient des membres du personnel, plus actif les uns que les autres sauf une qui a priori venait de terminer sa ronde.

« C'est là que vous vous trompez. En moins d'une demi-heure un débarquement peut avoir lieu, ce aussi bien par le ciel que par la terre. Maintenant qu'une guerre est déjà en route, dormir tranquille n'est plus possible. »

Notre ami continua de regarder ce qu’il y avait autour de lui. Des véhicules entraient et sortaient de ce lieu, franchement, on aurait dit un vrai moulin. D’un côté l’on pouvait dire qu’une fois la guerre commencé, les choses seront différentes. Pour le moment, c’est la routine à plein temps : entrainer les pilotes, faire des rapports et c’est la même chose depuis un moment déjà. Qui aurait cru qu’être Hétar-one soit aussi pénible, du temps où il travaillait dans le département des technologies, les choses étaient moins compliqués : certes, il fallait faire des rapports mais rien de comparable à maintenant.

« Mais vous avez raison, il ne devrait pas y avoir de gros soucis ce soir, au pire, l’on sera alerté bien assez tôt pour agir. Une fois en dehors de cette base, par contre, les choses seront différentes mais c’est une autre histoire. D'ailleurs vous faites également parti du peloton nocturne ou vous en avez fini pour aujourd'hui ? »

-Qu'est-ce que vous dites là ?!? Déjà la guerre ? C'est pas possible !

Marie/Sara revela la tête avec un regard au départ méprisant sur celui qui avait lancé ces propos à en tirer les cheveux. Pour cette soldate pas aussi expérimentée qu'elle semblait le montrer avec son petit charisme personnel,voir son bref rapport de la situation remis en question de la sorte ne lui plaisait aucunement. De plus, déclaration n'était que pour l'état de cette soirée. Puis, quand l'identité de l'interlocuteur, son mépris tourna en un soudain replis de sa dure réplique et un instant de gêne.

-Oh ! C'est vous, monsieur Rick Phoenix ? Veuillez pardonner mes paroles. Vous savez bien combien le stress et la peur d'une guerre sanglante effrite le moral des troupes. Mais surtout, ça me pousse à bout sur le plan moral.

La pilote se dressa en garde à vous devant son ultime supérieur et fit le salut militaire en détournant le regard de son oeil gauche. Elle avait une raison de se sentir mal à l'aise devant l'imminence de la plus horrible des réalités humaines. Qu'importe son camp, la crainte de voir les siens ou sa patrie d'orgine mourir et se faire meurtrir par les autres n'avait rien d'un amusement. Mais les meilleurs combattants, comme les Hétarois ou les Knights Round, ont réussi à mettre leur crainte et leur peur de côté et risquer le tout pour le tour pour leur patrie. Voilà pourquoi Marie, et surement pour plusieurs autres raisons, resoecta ces hommes et ces femmes. Cela l'aidait encore plus à jouer son rôle.

Quand Phoenix donna raison à la demoiselle aux cheveux châtains, elle reépondit à la question du leader des Hétarois.

-Non, monsieur. Je ne suis pas vraiment adaptée à jouer le hibou de nuit. Appellez ça de la poltronnerie si vous voulez mais moi je préfère être un oiseau de jour.

Marie se libéra du salut militaire, ramassa son casque de pilote, et hocha un salut de la tête en sous-entendant un "ne vous intéressez pas à moi, je suis qu'une soldate d'escadron." Pensant avoir mit fin à la discussion, elle prit le couloir en direction de son dortoir. Mais l'homme la suivait. Et...

A première vu, la demoiselle ne semblait pas savoir à qui elle avait à faire. Dans l'armée, jamais il n'a eu droit à une réponse et un comportement pareil devant ses paroles. C'était une nouveauté mais notre ami n'avait pas à s'en plaindre, pour être honnête, la seule chose qui l'intéressait c'était d'avoir à ses côtés des pilotes confirmés et pas juste des personnes qui ont eu leur diplôme mais qui ne savent pas faire long feu sur le front.

Quoiqu'il en soit, tôt ou tard, il aurait fallu que le membre d'escadron se rende compte de qui était son interlocuteur. Lorsque ce moment arriva, ce sont des excuses qui sont tombées: la peur d'une quelconque sanction ? En tout cas, elle avait donné une raison plus ou moins valable pour qu'un supérieur n'ayant pas envie de perdre de temps avec des sanctions la laisse en paix. Détournant son regard vers son interlocutrice, il la voyait au garde à vous. Lui, ne fit aucune réponse.
Préférant entendre une réponse à sa question; d'ailleurs celle-ci fut négative, elle n'était pas un oiseau de nuit comme on dit.
Une fois dit, la demoiselle se libéra et s'en alla. Sur ce geste, l'Hétarois lui fit un salue bref. Qu'allait-il faire ? Tout est fait de manière à ce que les pilotes aient juste à combattre, certes, en temps que l'un des plus hauts placés de la patrie, notre compagnon avait des rapports à faire mais cela ne l'enchantait pas. Une courte réflexion et sa décision fut prise: faire un tour dans la salle de repos, à cette heure, elle doit être bien fréquenté.

Rick prit donc le chemin pour aller vers la fameuse salle, le vaisseau était conçu de manière à ce qu'il y ait plusieurs chemins qui puissent mener d'une manière ou d'une autre vers différente partie du navire. Pratique si l'on connait ces chemins, si l'un est encombré, l'on peut passer par un autre. L'un d'entre eux passait par les chambres: à défaut d'avoir un vrai dortoir militaire, c'était plus comme dans un bateau de guerre mais le confort et l'espace en plus.
A force de marcher, l'Hétar-one finit par apercevoir sa dernière rencontre; si l'on peut appeler ça une rencontre, la demoiselle savait qui il était mais Rick ne savait toujours pas qui s'était. En même temps, au vu de son grade, s'il devait connaître tout ceux qu'il croisait, notre ami ne s'en sortirait pas mais connaître ceux des pilotes avec qui il travaille ou travaillera n'est pas un luxe pour lui.

« Il n'est pas un peu tôt pour aller vers les chambres ? Vous qui me parliez du moral des troupes, c'est justement en restant avec le reste de ses équipiers que l'on garde le moral. En clair: vous devriez plutôt aller dans la salle de repos, à cette heure, il ne doit y avoir que des pilotes et quelques opérateurs en pause... Ah et ce n'est pas un ordre, juste une proposition, chacun est libre de faire ce qu'il veut en dehors du travaille. D'ailleurs, puisque vous êtes pilote, il me serait utile de connaître votre identité. »

Enfin, un espace vide de population bipède et de vie régna dans les couloirs du navire de l'union. Marie se sentit soulagée et ravie de recevoir sa meilleure récompense possible pour son travail honnête au sein de cette armée: la quiétude, la paix pour quelques heures. C'était l'occasion de redevenir la vraie jeune femme marchant nonchalament dans un corridor menant à sa chambre. Son esprit n'avait plus à se préoccuper de son rôle à bord, de son rôle de transitoir. Marie revela la couche de cheveux devant son oeil droit et se le caressa à chaque croisement de couloirs avec les indications au-dessus.Ce n'était pas le mieux à voir mais pour une petite gardée de son espèce, les lieux à accéder son rare, surtout les plus importants. Elle continua donc de soupirer comme dans le hanguar avant de découvrir la fâcheuse surprise de revoir Rick Phoenix juste derrière.

Lui-même n'était pas d'humeur à le faire mais il pensait au moral des troupes et de l'importance d'entretenir des relations positives avec tout le monde. Il fit rappeller à Marie ses propres paroles sur le sujet. Une méthode discrète pour lui dire carrément «Tu parles de moral, pourquoi tu n'agis pas comme il le faudrait tout de suite ?» Bref, son intention était peut-être de ne pas la laisser repartir dans son coin aussi facilement. Au départ, Marie fut surprise que le grand chef de l'unité d'élite de l'union européenne continuait de s'intéresser à son cas. Ce n'était pas une surprise pour quiconque de réagir de la sorte lors d'un tel abordage. Étant qu'une simple proposition de l'homme, elle aurait pu refuser et rentrer dans sa chambre avec gêne, comme si l'Hétar-one cherchait à la draguer. En revanche, la conversation avec un haut gradé pourrait aboutir à quelque chose de plus intéressant.

Marie se retourna et jugea son supérieur de son oeil gauche. Son sourire charmant redonna un peu de vigueur à leur première rencontre. Un grand Hétarois et une soldate de l'escadron, belle histoire d'amour si cela devait arriver. Mais la demoiselle ne comptait devenir amoureuse de sitôt. Bref, elle fit un pas vers Rick, lui offrit sa main et pouffa légèrement de rire.

-Vous êtes d'une sagacité exemplaire, monsieur Phoenix. Ça mérite bien un oui de ma part. Vous pouvez m'appeler Sara. Sara Francoeur, pour vous servir.

» Carnet de Bord